Les gammes harmonisées pour mieux improviser

Connaissez-vous les gammes harmonisées ?

Ce cours sur les gammes harmonisées a pour but d’aborder une question essentielle, qui n’est pourtant généralement pas abordée dans les écoles de musique par les professeurs d’instruments mélodiques (ce qu’est aujourd’hui l’harmonica, même si on peut aussi jouer quelques accords). S’initier à cette question dès le niveau débutant est un gain de temps considérable.

L’improvisation : un art difficile ?

On a tendance à se dire que, l’improvisation, c’est le nec-plus-ultra de la formation musicale. Dans les conservatoires municipaux, on passe des années à exécuter des pièces musicales avant d’aborder – d’approcher – l’improvisation.

En fait, improviser, ce n’est pas difficile : quand vous devez expliquer la règle d’un jeu à vos amis ou que vous racontez votre dernier voyage, vous ne récitez pas un discours que l’on a écrit pour vous : vous improvisez. Ce n’est pas plus difficile en musique ; ce qui est plus dur, c’est de jouer une improvisation qui soit agréable à écouter et qui soit cohérente avec le morceau que vous jouez.

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L’objet de ce cours est justement de vous permettre d’avoir instantanément une collection de notes qui va vous permettre d’avoir des idées de phrases musicales qui vont forcément bien sonner avec les accords joués par les instrumentistes qui vous accompagnent.

L’oreille ne suffit pas ?

Si vous avez une excellente oreille musicale, peut-être n’aurez-vous pas besoin de lire cet article : si vous êtes capable d’écouter une musique pour la première fois et de trouver immédiatement des variations autour de la mélodie, qui vous donnent des idées que vous allez savoir exploiter aussitôt, c’est que vous avez déjà un sacré niveau. Peut-être avez-vous l’oreille absolue, comme environ 1% de la population mondiale ?

Si vous avez une bonne oreille, mais pas au point de faire ce que vous venez de lire, la suite de cet article va se révéler un très bon complément.  Si vous n’avez pas du tout une bonne oreille musicale, la méthode des gammes harmonisées est vraiment pour vous, car vous allez pouvoir improviser, même si vous débutez en musique.

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Dans les lignes qui suivent, je vous propose un cours, que je vous offre : le texte que vous allez lire vous suffira pour comprendre le principe. Si vous voulez allez plus loin et découvrir la méthode en détails, ainsi que de nombreux exemples pratiques, vous allez pouvoir suivre un cours complémentaire en vidéo.
Dans le cours complémentaire à ce cours offert, je donne des applications pratiques sur l’instrument, où j’improvise sur des passages d’un morceau, en me servant à la fois des notes de la mélodie et des notes des accords. Le gros souci avec les méthodes qui parlent des accords, c’est qu’on nous oblige à jouer des arpèges dans tous les sens et bien souvent, ce n’est pas très musical. Du coup, c’est très rébarbatif. Alors qu’avec mon approche à la fois mélodique et harmonique, on peut sortir spontanément de jolies phrases cohérentes.

Tout d’abord, sachez que, lorsque l’on compose un morceau, on n’écrit pas des notes au hasard : le premier motif mélodique est souvent le fruit de notre inspiration ; les motifs suivants sont un mix entre inspiration et techniques d’écriture.

En tout état de cause, on sait toujours où l’on se trouve, harmoniquement parlant :

  • soit on écrit une grille harmonique (c’est-à-dire les accords que contiendra le morceau) à l’avance et l’on écrit une mélodie par-dessus ;
  • soit on écrit une mélodie et l’on trouve les accords ensuite.

Quoi qu’il en soit, lorsque l’on joue un morceau, même si l’on n’en a pas conscience, on s’exprime toujours dans une tonalité et un mode.

Tonalité & mode : deux concepts complémentaires

Lorsque l’on dit qu’un morceau ou un passage de quelques mesures est en do majeur, par exemple, on décrit deux aspects :

  • la tonalité du morceau qui est do ;
  • le mode du morceau qui est majeur.

La tonalité

Tous les sons d’une mélodie sont des sons toniques : il est aisé de leur attribuer un nom, en fonction de leur hauteur (ou de leur fréquence acoustique). Mais ils ne jouent pas tous le même rôle. L’un d’entre eux, que l’on appelle « tonique principale » ou, par abus de langage, « la tonique », est ce son qui exprime le repos, la détente, le retour au bercail. Les autres sons entretiennent des rapports plus ou moins tendus avec la tonique, donnant de la dynamique au morceau.

Ainsi, dans un morceau en do, la tonique est do. On dit donc que la tonalité du morceau est do. Mais ce n’est pas pour autant que le morceau commence par un do et se termine par un do : il peut très bien commencer par une tension (plus ou moins douce, plus ou moins forte) et finir autrement que sur la tonique : comme dans une dissertation philosophique, où l’on termine souvent par une question, les compositeurs de jazz aiment finir sur une autre note que la tonique pour laisser la porte ouverte à l’imaginaire. Au contraire, dans un morceau traditionnel (une chanson populaire ou une comptine pour enfants), la dernière note du morceau est généralement la tonique.

Le mode

Le mode d’un morceau ou d’un passage du morceau exprime l’ambiance : un mode majeur diffuse une ambiance reposante, calme, détendue ou joyeuse, alors qu’un mode mineur évoque la tristesse, le repli sur soi ou la mélancolie.

Lorsque l’on dit que la tonalité d’un morceau est « do majeur », on emploie une expression impropre : dire qu’une tonalité est majeure, c’est absurde. Ce qu’il faut dire, c’est que le morceau est en tonalité de do et en mode majeur ou que le mode du morceau, dont la tonalité est do, est majeur. Bien sûr, il est plus simple de dire que le morceau est en do majeur, mais il faut bien distinguer qu’alors, on évoque deux aspects :

  • la tonalité est do ;
  • le mode est majeur.

Les accords qui soutiennent la mélodie

Les instruments qui accompagnent le soliste jouent généralement des accords :

  • souvent plaqués : toutes les notes de l’accord sont jouées en même temps (au piano, par exemple) ou les unes à la suite des autres, mais tellement rapidement qu’on a l’impression qu’elles arrivent en même temps (c’est le cas, par exemple, de la guitare) ;
  • parfois égrenés sous forme d’arpèges (au piano ou à la guitare).

Quels accords peuvent être joués ?

Généralement, les notes qui composent la mélodie se retrouvent dans les accords.

Reprenons notre exemple de morceau en do majeur. Les notes de la mélodie sont sans aucun doute des répétitions de cette liste de notes :

do – ré – mi – fa – sol – la – si

Les accords qui soutiennent la mélodie contiennent forcément ces mêmes notes. Par exemple :

C (do majeur) qui contient les notes do, mi & sol.

Autre exemple :

G7 (sol septième) qui contient les notes sol, si, ré & fa.

Dressons la liste de tous les accords possibles

Une fois que l’on a choisi ou trouvé la tonalité et le mode d’un morceau, on sait quelles notes composent ce morceau ; notes que l’on peut ranger dans une gamme. Pour faire la liste de tous les accords que les instrumentistes accompagnateurs vont pouvoir jouer, il nous suffit de reprendre les notes de la mélodie et de les réorganiser pour constituer des accords, selon une certaine logique.

Attention, toutefois : ce qui nous guide, c’est plus l’oreille que la théorie. Ainsi, même si l’organisation est respectée, certains accords ne seront pas utilisés car trop dissonants.

Repérer les changements de tonalité

Dans un morceau, il est très rare de rester dans la même tonalité, du début à la fin. C’est pourtant le cas d’une chanson populaire ou enfantine. Mais bien souvent, on change de tonalité au cours du morceau et l’on revient dans la tonalité originelle. Pourquoi cela ? Tout simplement pour donner de la variété à l’ensemble. C’est comme si vous peigniez un tableau : vous pouvez vous servir uniquement du bleu (avec toutes ses nuances, du bleu le plus clair au bleu le plus foncé) ou utiliser d’autres couleurs.

L’analyse harmonique d’un morceau va vous permettre de repérer les changements de tonalité. C’est très important de savoir repérer ces changements de tonalité car, si vous changez de tonalité, forcément, vous changez de gamme. Les notes que vous allez utiliser dans votre improvisation ne seront plus les mêmes.

Gagner un temps considérable dans l’étude de l’improvisation

Il existe deux manières de travailler, pour progresser en improvisation : vous vous aidez de votre oreille et seulement de votre oreille. Si vous avez une excellent oreille, que vous pouvez jouer sur votre instrument tout ce qui vous passe par la tête et que tout ce que vous jouez est magnifique à entendre, inutile pour vous de lire ce qui suit. Dans le cas contraire (c’est-à-dire pour 99% des musiciens, qu’ils soient amateurs ou professionnels), l’analyse harmonique d’un morceau vous permet de savoir précisément dans quelle tonalité et dans quel mode vous vous trouvez à tout moment, comme si vous étiez invité dans une maison dans laquelle vous n’avez encore jamais mis les pieds, mais où vous ne vous sentez pas perdu, parce que l’on vous a indiqué le nom de toutes les pièces, derrière chaque porte.

Inutile d’y passer des heures : une fois que vous avez assimilé le cours sur les gammes harmonisées, il vous suffit de quelques minutes au début, pour analyser un morceau harmoniquement et vous lancer ensuite dans une improvisation ; avec un peu d’habitude, quelques secondes vous suffiront. Personnellement, quand je lis une partition pour la première fois, un rapide coup d’œil me permet de repérer les changements de tonalité et de mode.

2023-07-31T18:57:08+02:00
  • Bonjour Alexandra,

    C (do majeur) et G7 (sol septième) ne sont pas des gammes, mais des accords. Ces deux accords sont généralement utilisés pour accompagner une mélodie en gamme de do majeur.
    Effectivement, il existe d’autres accords, pour accompagner une mélodie en do majeur. Et beaucoup d’autres gammes, qui peuvent être accompagnées par plein d’autres accords.
    Je te propose de suivre mes cours d’harmonie sur la chaîne YouTube HarmoChopin.
    Pour découvrir d’autres accords que l’on peut jouer en do majeur, tu peux voir ce cours : https://youtu.be/Y-OAYoa3ZJo

  • Alexandra dit :

    Merci pour vos explications. Existe-t-il d’autres gammes, autres que le do majeur et le sol septième ?

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